« Le Brexit ouvre l’avènement d’une Europe souveraine » : le plaidoyer de la députée Valérie Gomez-Bassac

Dans une tribune transmise à Var-matin, Valérie Gomez-Bassac, députée de la sixième circonscription du Var et porte-parole du groupe La République en Marche à l’Assemblée nationale lance un véritable plaidoyer pour une Europe davantage souveraine.

Valerie-Gomez-Bassac
Valérie Gomez-Bassac, députée de la sixième circonscription du Var

« Les mois à venir feront l’objet d’ultimes négociations relatives au Brexit. Cette dernière étape est un élément décisif : elle doit dire à chaque État-membre l’intérêt de rester au sein de l’Union européenne, qu’il n’est plus possible d’avoir un pied à l’intérieur et un pied dehors. Le Royaume-Uni a fait un choix net, celui de quitter l’UE. Nous devons collectivement le regretter, mais aussi l’acter fermement.

Si le Royaume-Uni joue aujourd’hui la montre, l’Union européenne ne fait preuve d’aucune naïveté à ce titre : un accord ne verra le jour que s’il va dans l’intérêt des européens. Les tergiversations britanniques permettent pourtant un regain d’intérêt des citoyens européens pour l’Union que nous avons en partage. L’UE n’est pas débarrassée des critiques, légitimes, qui lui sont faites depuis de nombreuses années mais la Conférence pour l’avenir de l’Europe que propose Ursula Von der Leyen, à la suite des consultations citoyennes que le Président Macron a initiées en 2018 va ouvrir un grand débat citoyen et démocratique, avec les institutions européennes, pour dessiner ensemble notre projet commun.

La crise du COVID-19 nous l’enseigne : il y a une attente populaire d’une Europe souveraine, en capacité de protéger ses populations, d’exister face aux grandes puissances, d’être maître de son destin. C’est précisément ce que porte, au nom des Français, le Président de la République. Garantir la souveraineté européenne, c’est assurer notre liberté et notre emprise sur le monde. A l’heure où le multilatéralisme est remis en question et où les grandes puissances se jouent des accords qu’elles tâchaient de respecter jusqu’ici, du moins en façade, nous ne pouvons plus céder aux sirènes de la désunion.

Cela suppose de ne pas jouer le jeu de ces mêmes puissances, de refuser les alliances de circonstances, d’avancer unis et de remettre le droit au service des intérêts des Nations, en armant l’Europe au niveau législatif contre les attaques commerciales extérieures, dans un contexte de guerre économique sans pitié. L’Europe doit assumer de permettre des dérogations au droit de la concurrence lorsque les libertés publiques ou l’intérêt de nos Nations est en jeu. Ces nouvelles dispositions doivent s’accompagner d’une harmonisation du droit européen des affaires, afin que nos TPE et PME puissent aussi pleinement profiter d’un marché commun simplifié et accessible.

Et de même, il est plus que jamais nécessaire de mobiliser des fonds publics ou privés européens pour financer des entreprises dans des secteurs clés, comme l’intelligence artificielle ou le numérique. Ces dispositions juridiques associées à la relance économique portée par le couple franco-allemand permettent de repartir à la conquête de notre souveraineté économique, pour que notre approvisionnement en produits essentiels et nos secteurs stratégiques ne dépendent plus d’autres États que ceux de notre Union.

Enfin, cette souveraineté ne peut exister sans que nous redonnions une force protectrice aux frontières. Elles ne doivent pas exclure comme le voudraient les populistes, mais protéger, sanitairement, socialement, comme l’a prouvé la crise que nous avons traversée. Nous nous sommes enrichis des expériences européennes en créant le meilleur dispositif de chômage partiel au monde et surtout, l’Union européenne a posé les bases du financement du dispositif aux pays qui étaient le plus touchés et qui n’auraient pu se le permettre autrement.

Assurer une Europe forte, c’est permettre à ses États-membres de maintenir la politique sociale qu’ils défendent. Mise au pied du mur par le COVID-19, l’Europe a montré son plus beau visage : celui d’une union capable d’être solidaire et solide dans l’adversité. L’Europe est au carrefour de son Histoire : c’est par une souveraineté retrouvée qu’elle se donnera l’élan nécessaire à ses ambitions. »

Valérie Gomez-Bassac,
Députée de la 6ème circonscription du Var
Porte-parole du groupe La République en Marche à l’Assemblée nationale

03/07/2020
www.varmatin.com

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